Santé de Cracotte


La mort de Cracotte

 

Il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver le courage d'écrire à nouveau sur ce qui s'est passé le lundi 9 février.

 

J'ai ouvert la cage, comme chaque matin et, comme chaque matin, je m'attendais à subir l'assaut de ma grande gourmande, qui semblait penser que premier sorti est premier servi.

Mais, ce matin-là seul Merlin est sorti. J'ai tout de suite su que quelque chose n'allait pas.

 

Cracotte était dans le bac à litière, couchée en poule et ne bougeait pas. Je l'ai touché doucement, les mains tremblant d'angoisse. Son petit corps avait perdu toute chaleur et s'est affaissé sur le côté comme si toute force l'avait abandonnée et que ses membres ne la portaient plus.

 

J'ai couru chercher la cage de transport, l'ai remplie de serviettes moelleuses et de foin.

Louna, ma grande fille, était bouleversée et moi-même n'était que larmes de détresse et de douleur.

J'ai tout de suite su que son état était critique, que j'allais peut-être devoir rentrer seule à la maison.

 

J'ai filé chez mon vétérinaire, la cage sur le siège passager.

A chaque feu, stop, je guettais une amélioration.

Mais son état empirait.

Lorsque je l'ai enfin sortie de la voiture, elle avait placé sa tête sous elle.

Elle ne bougeait plus.

Et là, le précipice devant moi. J'avais échoué à la sauver. J'étais arrivé trop tard.

Je suis entré dans la clinique en panique.

 

Et là, je ne remercierai jamais assez le Docteur D., formidable vétérinaire, disponible, compétent, patient.

Cracotte était toujours vivante, mais son coeur était terriblement affaibli. Et son hypothermie était très inquiétante. L'urgence était avant tout de la réchauffer. Il ne m'a pas caché qu'il était très pessimiste quant à sa survie mais il a tout tenté.  

Je suis repartie, la laissant.

Il était 10h.

Je n'avais même pas encore eu le temps de lui dire bonjour et je lui disais au-revoir.

Et j'avais peur.

Peur de la douleur de ma fille, reflet de ma propre douleur.

Peur d'affronter l'image de la solitude soudaine de Merlin.

Et ce vide qu'elle allait laissée derrière elle... dans notre vie.

 

A 11h, le téléphone sonne... son coeur n'a pas tenu, me dit une voix attristée... le mien semble s'arréter également un court instant...

 

Les analyses n'ont pas apporté d'explications sur cette mort foudroyante. J'y ai longtemps cherché une faute de ma part, en vain.

Je surveille attentivement mon Merlin, mon merveilleux lapin enchanteur.

Il va bien.

Souffre-t-il de l'absence de sa compagne ? Pourquoi n'en serait-il pas ainsi.

Pour l'aider, on lui donne double dose de câlins et d'attentions.

 

 

Et je n'oublierai pas Amadeus, qui a lui aussi perdu une grande copine. Il essaie bien d'attirer l'attention de Merlin, de lui faire quelques léchouilles. Mais Merlin, non, c'est vraiment pas son truc.

 

 

On ne t'oubliera pas Cracotte.

 

Depuis ce jour de 2008, où je t'ai vu en photo sur le site de l'Association Au Bazar des Nacs, et puis cette fameuse nuit où tu as débarqué à Rennes venant d'un long périple pleins de rebondissement, de ta Toulouse natale, tes pitreries, cette façon irrésistible que tu avais de nous suivre partout dans la maison, de venir t'asseoir entre nous le soir sur le canapé, de venir réclamer ta ration de caresses et de câlins et de morceaux de bananes... ahhhhh la banane !.. c'est si étrange de pouvoir manger une banane sans avoir un petit truc tout sautillant à nous gratter les jambes...

 

Au-revoir ma belle et douce amie.

 

 


23/02/2009
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